dimanche 24 février 2013

1ère fois à l'Absolu, soirée Eyes Wide Shut, 2/3

Le récit de notre première fois à l'Absolu, soirée Eyes Wide Shut, le 16 Février 2013, racontée en trois épisodes. Cliquer pour accéder à l'article.

épisode 2 : Dans le club, on ne recule pas...

23H30, nous sommes arrivés devant l'Absolu. Comme conseillé sur le site, nous avons suivi le GPS. Quand nous sommes arrivés, c'était déjà plein à craquer. Nous n'avions pas compris que le club était aussi grand, ni que nous avions choisi pour y aller LA soirée du mois. En lisant le site, j'avais rêvé du parking privé avec voiturier ; en fait, tout était plein, il y avait des voitures sur tout le chemin de terre. Nous avons quand même réussi à nous garer au bout de l'impasse en déplaçant une poubelle. A ce moment là je suis partie d'un rire nerveux : j'avais le dos bloqué, j'étais shootée aux médicaments, et nous commencions notre folle nuit libertine en déplaçant une immense poubelle. Tout cela était complètement surréaliste.

Le lieu en lui même était extraordinaire, une grande bâtisse, genre villa en pierre, avec des statues d'aigles de chaque côté du portail. Un chemin menait au porche avec des vasques enflammées, c'était très beau et très dépaysant. Dès que nous sommes entrés j'ai compris que j'avais eu des craintes inutiles avec ma peur d'être refusée à l'entrée, il n'y avait visiblement pas d'autre sélection que celle affichée : réservé aux couples et aux femmes seules, respecter le dress code habituel.

Une fois la porte franchie, en nous dirigeant vers le vestiaire, nous avons été étonnés par le monde. Il faut dire que notre première sortie, c'était un peu désertique. On avait espéré un endroit avec plus de monde, on n'avait pas imaginé ça. Le site Internet précisait que les petits nouveaux avaient droit à une visite du club par Lionel et une information sur le fonctionnement et les mots du libertinage. J'imagine que c'est vrai quand on vient pour le repas ou un soir où il y a moins de monde. Là, je n'ai aucune idée de qui était « Lionel », quant à la patronne, Alexandra, je peux juste dire que c'était apparemment une très belle femme vêtue de rouge qui était au téléphone ou occupée chaque fois que je l'ai aperçue. L'hôtesse d'accueil était très gentille et très efficace, mais il ne fallait pas non plus compter sur elle pour avoir de l'information.
Heureusement que nous avions déjà passé une soirée à l'Antre Nous où nous avions vécu l'expérience inverse : comme il y avait peu de monde, les proprios nous avaient fait visiter tous les lieux, expliqué le fonctionnement de la plupart des clubs, et même, philosophé avec nous sur la liberté, le libertinage, conseillé des clubs autour de Marseille... En toute sincérité, si cette soirée à l'Absolu avait été la première, je crois que nous aurions été terrifiés par l'inconnu et l'incompréhension du fonctionnement.
Bref, nous savions qu'on devait tout laisser au vestiaire et ne garder le la carte pour les consommations. Sur le comptoir il y avait des masques au choix et l'hôtesse nous a dit « - C'est une soirée Eyes Wide Shut , vous devez porter un masque au moins la première partie de la soirée et le rendre à la fin. Les toilettes sont par ici, le coin fumeur derrière le DJ et l'escalier pour l'étage au fond de la salle avant le bar. » Après, basta, à nous de nous débrouiller...

Le décalage était énorme. Les gens qui étaient là étaient tous chauds, dans une humeur festive, les serveuses allaient et venaient à toute vitesse avec des sauts de champagnes et des coktails. C'était bondé, la musique « clubbing » était à fond, ça dansait de partout. Nous, on était vanés et on sortait de notre hachi parmentier, bref, un peu du mal à se mettre dans l'ambiance. Je n'osais pas prendre d'alcool fort à cause des médicaments et je ne parvenais pas à me détendre. Qui étaient ces gens ? Ça parlait plus italien que français. Il y avait pleins de jeunes, de femmes superbes mais un peu artificielles, ultra maquillées, seins refait, on n'était pas très loin du film X. Nous nous sommes levés pour danser, sur la scène une femme, allongée sur le dos, jambes écartées, se faisait lécher par une homme. Ça m'a surprise de voir tout de suite du sexe, aussi cru, dans la salle du bas, j'ai commencé à flipper. Deux couples étaient en train de se caresser, ils dansaient debout, tous les quatre, les mains se baladant de partout. J'avais conscience que l'image était belle et que si j'étais effrayée sur le moment, j'y repenserais avec plaisir plus tard. Mais là c'était trop tôt, ça allait trop vite, et je n'arrivais pas à relâcher la pression et me laisser porter par l'ambiance..

Dans le micro, le DJ faisait des allusions salaces « je veux tout le monde à poil », « je veux voir du sexe sur la scène ». Ça me semblait éloignée de mon idéal classe et glamour du libertinage. Mais assez proche du fait de s'amuser et de ne pas trop se prendre au sérieux que je mets aussi derrière cette notion. En fait, je ne savais pas du tout quoi penser. Et puis surtout, il n'arrêtait pas de dire « dans 20 min la soirée Eyes Wide Shut », puis « dans10 minutes », et « dans 5 minutes », alors qu'Hombre et moi n'avions toujours pas la moindre idée de ce que ça signifiait. On se demandait bien ce qui allait se passer dans 20, 10, 5 minutes !!!!

Le fameux moment est enfin arrivé. Je n'ai pas compris si le show n'était fait que par des professionnels du spectacle ou si, dans le cercle des femmes, il y avait des libertines présentes à la soirée qui s'étaient inscrites. En tous cas, elles étaient touts semblables (surtout derrière leur masque), taille 38, blondes, seins refaits ou petits et jeunes... Bref, ils ont fait venir ceux qui participaient au spectacle dans une pièce et ont demandé aux autres de bien garder leurs masques, car la scène était filmée. Le mien avait du mal à tenir par dessus mes lunettes. Hombre avait un loup blanc qui lui allait super bien, je lui trouvait un air sensuel et mystérieux, je commençais à avoir envie de lui, je me serrais contre son corps.
La show consistait à rejouer la scène du rituel du film Eyes Wide Shut. La musique était absolument envoutante, ça a été de très loin mon moment musical préféré de la soirée. Le reste du temps, j'ai trouvé que le DJ avait peu d'imagination. Pourquoi pas ne passer que de la musique « club » si c'est le choix de la maison, même si j'aurais aimé des choses plus variées, plus langoureuses, ou plus rock... Mais même dans la musique « club », sur les 3 heures que nous sommes restés, il y a a pleins de chansons que j'ai entendues 2 ou3 fois. Ceci mis à part, le spectacle était très beau, il y avait une belle atmosphère, et le fait d'être autant de monde, tous en cercle, autour, avec nos masques, c'était onirique. La scène ne s'est pas terminée comme dans le film, où, d'après mes souvenirs, chaque femme choisit un homme et part avec. J'ai pensé que ça pourrait être intéressant de le faire « pour de vrai », avec cette fin là, et les couples qui partent ensuite ensemble sans savoir avec qui. Mais ça n'aurait pas été très scénique non plus. Là, ça s'est terminé par les caresses d'une femme, au centre de la scène, par 6 autres.

Sitôt le spectacle terminé, changement d'ambiance, pas le temps de savourer ce moment, la musique à fond à repris et la piste, la scène, les cages et barres de pôle dance étaient à nouveau pleins à craquer. Hombre m'a demandé « -Tu veux faire quoi ? » « - Rien ce soir, c'est clair, mais je veux quand même visiter l'étage. »

Nous sommes montés par l'escalier qui mène à l'étage et nous avons tout de suite saisi que beaucoup de monde avait attendu la fin du show pour monter. Arrivés en haut, j'ai été surprise par la queue devant les toilettes tout de suite à droite. Ça ma rappelé ma jeunesse en boite de nuit. Faire la queue pour pouvoir se laver et se rincer ! C'était dingue ! Et au moins une dizaine de personne attendait.
Tous les coins étaient occupés, le couloir était embouteillé. Là aussi, j'ai vite compris que les gens agglutinés devant les salles ne se contentaient pas de regarder, ils attendaient leur tour ! On se serait cru dans une galerie marchande pendant les soldes. Contrairement à l'Antre Nous, qui a deux entrées pour monter à l'étage, et où on peut donc monter d'un côté et descendre de l'autre, là, il n'y en a qu'une. Donc, quand on est arrivé au bout, il faut réussir à faire demi-tour, avec le monde qui presse, arriver à se croiser, pour repartir dans l'autre sens.
J'imagine, vu la réputation de l'établissement, qu'il y a tout ce qu'il faut en terme de serviettes, paréos, poubelles, préservatifs. J'ai d'ailleurs vu quelqu'un nettoyer les sanitaires plusieurs fois et vu le monde, c'était relativement propre. Mais impossible de vraiment repérer où se trouvait quoi, il y avait tellement de monde partout. J'ai vu des papiers par terre, j'ai entendu une femme chercher son string, une autre son masque... Les gens se caressaient, se léchaient, se suçaient dans les couloirs, bousculés par ceux qui essayaient de passer. Le personnel de l'établissement rajoutait des matelas une place ou deux place sur le sol dans les chambres déjà bondées. C'était bizarre, ça, de voir ces hommes deux par deux traverser le couloir avec ces matelas. Y'avait aussi du personnel de sécurité, oreillette à l'oreille, qui faisait le tour et regardait visiblement que tout se passait bien. A un moment j'ai eu l'impression d'étouffer, tant bien que mal nous nous sommes redirigés vers l'escalier.

Là, dans l'escalier, il y a eu un moment où nous avons pu souffler et discuter. Entre la musique du club en bas, et le silence de rigueur en haut, nous avions eu un peu de mal à communiquer... Je voulais qu'on fasse le point, savoir ce que lui ressentait. J'ai osé aborder une femme qui faisait une pause devant les sanitaires pour savoir s'il y avait des salles qui fermaient à clés. J'ai appris que cette salle était réservé à ceux qui prennent une sorte d'abonnement annuel, pour 250€ par an, qui donne droit à 4 entrées au club et pleins d'avantages, dont l'accès à cette salle tout confort, avec grand lit, mini bar, séparée du couloir par une vitre dont on peut fermer le rideau si on veut de l'intimité, ou le laisser ouvert si on veut être vu. (J'avoue a postérioi trouver l'idée est très tentante, et que ça donne envie de retourner souvent voir ma sœur en WE...)
Cette femme nous a aussi dit « -ne soyez pas effrayé par le monde, là, y'a un pic, mais après 2H du matin, ça va se vider et se sera plus calme, si vous remontez, vous trouverez sûrement un coin tranquille ». On a décidé de retourner danser.

1H du matin. Il y avait moins de monde sur le dance-floor, même si c'était encore très plein. Mais c'était plus vivable, nous avons pu aller jusqu'au bar facilement sans avoir à attendre, pusser, slalomer, comme quand nous étions arrivés. Je ne voulais toujours pas d'alcool fort à cause des médicaments. Hombre et moi même avons pris deux coupes de champagne. Les banquettes aussi s'étaient un peu vidées, nous avons pu poser nos fesses sans nous assoir sur personne. Nous avons trinqué en souriant. Nous nous sentions bien.
Je ne me posais plus la question du qui était qui, je voyais bien qu'il y avait des « gens normaux », des habitués, des professionnels, mais maintenant je m'en foutais. Une superbe femme, tout en muscle, a fait un magnifique numéro sur une barre de pôle dance, à la fois très physique et très sensuel. Les gens avaient l'air bien. Il y avait un couple de deux jeunes filles qui ne se quittaient pas d'une semelle, elles devaient avoir à peine vingt ans et semblaient ravies de pouvoir se bécoter et se trémousser en sous-vêtements. Même habillées, peut-être n'auraient-elles pas pu être aussi libres dans un club classique.

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POUR AVOIR LE TEXTE ENTIER, CE SERA DANS LE LIVRE " CHRONIQUES LIBERTINES", PARUTION DERNIER TRIMESTRE 2018 AUX EDITIONS FILOSPHERES....
http://filosphere.free.fr/2/crbst_21.html

BISES.

PANDEMOS.

2 commentaires:

  1. J'aime bien encore lire ce genre de descriptions des premières fois... ça me rassure quand je me rends compte que d'autres ont le même genre de coups de flip, de petites peurs, de sensations d'être perdus, les questionnements, les observations ... J'avoue que j'aurais eu du mal à profiter de ma soirée avec autant de monde que ça.

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  2. C'est le problème quand il y a trop de monde et trop de bruit, les approches sont plus difficiles.... Nous étions à l'Absolu le 31 décembre 2009 pour le réveillon de la St Sylvestre et nous n'avons pas eu un aussi beau spectacle que vous: juste un clone de Claude François.... avec ses Claudettes, quand même, toutes siliclonées, mmmm.... Mais bon, on a pris peur quand on l'a revu rôder dans les coins câlins, sans ses Claudettes, après le spectacle: vade retro, Satanas!..

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